Positions et propositions sur le Schéma Régional Biomasse (SRB).

                Le SRB a deux objectifs :

-évaluer la ressource régionale en biomasse utilisable pour faire de l’énergie,

-rechercher des quantités nouvelles (supplémentaires !) à mobiliser.

 

D’emblée se pose un problème important : le rôle de la biomasse dans le fonctionnement de notre environnement n’est pas du tout pris en compte, ce qui est un comble, puisque le SRB a pour but de rechercher des sources d’énergie renouvelables et, théoriquement, n’aggravant pas le changement global (climatique et autres).

 

 

En effet la biomasse, issue de la photosynthèse, participe à la fourniture d’aliments et d’énergie, mais elle stocke aussi du Carbone (forets, prairies), limitant un peu les émissions de GES. Elle participe aussi de façon active à la qualité des sols (fertilité, résistance à l’érosion, filtrage de l’eau) et donc à la qualité de la ressource en eau. C’est dire que l’exploitation de la biomasse doit être raisonnée. Il ne d’agit pas que de chiffrer au maximum les ressources !

 

Pour faire de l’énergie utilisable par l’homme la biomasse peut être brulée (combustion), méthanisée (production de CH4) ou transformée en carburants.

 

La FRANE tient à rappeler quelques grands principes de la plus haute importance :

-Il y a nécessité d’éviter les concurrences entre usages alimentaires et usages énergétiques, l’usage alimentaire devant rester prioritaire.

- La biomasse doit être utilisée avec parcimonie, pour laisser un maximum de Carbone stocké dans les sols

-Il y a nécessité de mobiliser la biomasse en respectant les paysages (p. ex les haies),

-compte tenu de ces impératifs il est nécessaire de prévoir une évaluation correcte de tous les projets, ou filières, ou actions territoriales : estimation des toutes les émissions de GES émis lors de la mobilisation jusqu’à la production de l’énergie souhaitée, calcul des quantités de C stocké ou déstocké, prévision des impacts sur les sols, l’eau, la biodiversité. Actuellement ce n’est pas du tout l’objectif du SRB.

-Il sera important ensuite d’évaluer les quantités d’énergie finale récupérées, via de la chaleur, du gaz, de l’électricité, du mouvement,…et donc de calculer le rendement des moyens mis en œuvre, un rendement maximum devant être recherché.

-cela suppose donc d’éviter tous les gaspillages, par exemple, la production d’électricité avec du bois, sans cogénération (voir la centrale scandaleuse de Gardanne), les transports sur de longues distances,…

-dans cette optique toutes les améliorations techniques devront être recherchées, ainsi que des organisations efficaces.

- la réalisation de grosses unités de production est donc aussi à proscrire, pour limiter les transports, pour impliquer les territoires, pour éviter le manque de transparence,…

-il ne faut pas oublier non plus sur le SRB doit être coordonné étroitement avec tous les plans concernant la production et l’utilisation des énergies, en relation d’abord avec les économies, puis avec les autres filières : éolien, solaire, géothermie, énergies fossiles….donc les SRCAE.

 

La FRANE est donc plus préoccupée par la mise en œuvre de l’utilisation massive de la Biomasse que par l’évaluation proposée des quantités disponibles !

 

Commentaire sur le tableau des ressources :

-Il faudrait compléter les tableaux en notant le mode d’utilisation de chaque ressource. En effet il existe de plus ou moins bonnes adéquations entre ressource et filière énergétique. On ne va pas bruler des ressources très humides, mais on pourra les méthaniser,…

-Les coûts énergétiques de mobilisation doivent apparaitre, car ils condamnent parfois certaines utilisations (certains agrocarburants p.ex.)

-Les rendements énergétiques doivent être donnés. Selon les cas ils peuvent être très faibles. Ainsi méthaniser des lisiers est souvent sans intérêt ! Quel est l’intérêt de méthaniser des boues de station d’épuration ? Les fumiers de bovins ont un intérêt limité aussi, car ils contiennent de la paille, peu fermentescible, et des résidus indigestibles de la digestion !.

-Pour chaque cas il est aussi nécessaire de donner les quantités de C à restituer aux sols. Dans beaucoup de cas cela va rendre peu rentables l’exploitation de certaines ressources. En effet les sols souffrent actuellement d’une baisse générale de leur teneur en C, grave problème à terme, et ce sont des puits pour le CO2. C’est ainsi que les hypothèses très volontaristes données pour le bois forestier constituent à terme un très grand danger !

-Dans le CR on parle d’usage-feed et usage-food. Merci de mettre cela e langage clair !

--Prudence pour les haies, dont le rôle est très important par ailleurs (brise-vent, rétention de l’eau, couloirs biologiques,..).

 

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