Après l'abandon de NDDL, l'espoir de la co-construction d'un projet de territoire durable

Le Premier ministre a annoncé aujourd’hui l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La fédération France Nature Environnement et ses associations locales (Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, Coordination LPO Pays-de-Loire, Fédération Bretagne Nature Environnement et FNE Pays de Loire), engagées de longue date dans ce combat, saluent cette décision. Elle met fin à un projet obsolète, maintenu pendant de trop longues années malgré ses impacts environnementaux néfastes.

 

Une décision courageuse, appuyée sur une méthode innovante

 

L’ensemble du mouvement France Nature Environnement salue l’annonce du Premier Ministre d’abandonner le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et de réaménager l’aéroport existant à Nantes-Atlantique. Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, « cette décision courageuse montre que loin de s’entêter dans un projet du passé, le gouvernement change de logiciel ; intègre les enjeux d’aujourd’hui et, via une méthode innovante, sort par le haut de ce dossier complètement enlisé ».

 

Il s’agit d’une décision cohérente avec les enjeux et les engagements de la France concernant la protection de la nature, du climat et de l’eau. La parution du rapport de médiation a permis de mettre à jour le comparatif réel des deux projets d’aéroport, répondant au même besoin de transport aérien mais intégrant enfin des enjeux essentiels d’aménagement durable du territoire et d’environnement, comme le demandaient depuis longtemps nos associations.

 

Au plan régional, cette décision doit être l’occasion d’une mise à jour climato-compatible des politiques de transport, et de réorienter les infrastructures de transports vers un maillage des services de mobilité durable.

 

Préparer l’avenir par la co-construction plutôt que par la force

 

Pour les décisions concernant la gestion des terrains prévus pour l’ex-projet d’aéroport, France Nature Environnement demande au gouvernement de prendre le temps de co-construire un projet de territoire, basé sur les atouts de celui-ci. Et ce avec l’ensemble des habitants et des parties prenantes, notamment les associations de protection de nature et de l’environnement.

 

France Nature Environnement ne cautionnerait en aucune manière l’usage de la force et rappelle le sage avis des rapporteurs : « la situation initiale très complexe nécessiterait la mise en place d’une gouvernance particulière de ce dispositif, afin de garantir l’ouverture à tous les acteurs et partenaires dans un cadre de négociation et d’action opérationnelle efficace, alors que des tentations d’exclusion de telle ou telle catégorie peuvent se manifester, et conduiraient à un échec assuré ». Le gouvernement doit rendre possible la sortie apaisée d’un trop long conflit. L’annonce de ne pas évacuer immédiatement la ZAD va dans ce sens.

 

Maintenir la cohérence pour un projet de territoire

 

Les activités qui se déroulent dans le secteur de Notre-Dame-des-Landes intègrent déjà la dimension de préservation du patrimoine naturel résultant des interactions entre l’homme et la nature. L’avenir de ce territoire ne doit pas être une urbanisation et une agriculture intensive destructrices.

 

Il passe notamment par l’agroécologie pour aménager ce territoire de manière durable et développer, en circuits courts et de proximité, des activités et des pratiques compatibles avec la préservation de l’environnement. Un tel projet consoliderait les synergies entre nature, agriculture, qualité de vie et activité socio-économique du territoire. Il répond aussi à la lutte contre le changement climatique et à la préservation de la ressource en eau.

 

Dans cette perspective, l’ensemble du mouvement France Nature Environnement soutient et relaie l’appel à venir sur la ZAD le 10 février prochain pour « enraciner l’avenir » à Notre-Dame-des-Landes.

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