Etats Généraux de l’alimentation : le grand flou autour des conditions de débats

A la veille de l’ouverture des États Généraux de l’alimentation, France Nature Environnement et 43 organisations de la société civile saluent l'initiative d'Emmanuel Macron d'ouvrir le débat sur les questions de l'alimentation et de l'agriculture. Elles rappellent néanmoins que certaines priorités essentielles manquent pour l’instant à l’appel afin d’assurer le succès de cette initiative. Le président de la République doit les prendre en compte et les annoncer dès l’ouverture des États Généraux ce jeudi 20 juillet.

 

Engager une phase de négociations politiques

Tout d'abord, il faut clarifier la finalité de ces États Généraux. Au-delà des deux phases d'ateliers thématiques,  il convient de prévoir et d'annoncer dès le lancement la tenue d'une phase 3 de négociation politique. Cette phase permettra d'arbitrer sur les sujets transversaux et les dissensus issus des différents ateliers. Cette troisième phase doit également viser à donner une cohérence aux politiques publiques aussi bien entre politiques sectorielles qu’entre les différentes échelles (nationale – européenne – internationale).

 

Intégrer des enjeux cruciaux, absents des débats

De plus, certains sujets sont pour l’instant absents des ateliers. Il est urgent d’y intégrer : 

  • la santé environnementale. Le lien entre alimentation et santé n'est plus à démontrer. La question de la santé des travailleurs agricoles et des riverains ne doit plus être un sujet tabou.
  • l'adaptation aux changements climatiques, phénomène majeur auquel fait déjà face la profession agricole.
  • la fiscalité agricole et les droits sociaux des paysans. La politique fiscale oriente fortement le mode de développement des fermes. De plus, le droit au revenu paysan est une priorité.
  • le foncier. Cette thématique est incontournable, étant à la base du processus de production agricole. 
  • la préservation de l’environnement marin, de ses ressources halieutiques et d’une pêche durable.

 

Assurer la mobilisation citoyenne

Enfin, nos organisations rappellent que la consultation publique, organisée dans le cadre des États Généraux de l’Alimentation, doit permettre une participation large du public. Or, pour l’instant, ces consultations territoriales sont prévues en plein été et à la rentrée, un phasage qui rend difficile leur organisation et la participation du grand public. En particulier,  les objectifs et le traitement de cette consultation, encore inconnus, devraient être rapidement précisés.

 

L’ensemble de ces éléments doit être pris en compte dans les derniers arbitrages concernant l’organisation des États Généraux de l'alimentation afin de garantir leur ambition, leur succès et la mobilisation des citoyens.

 

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