Commençons par une citation : « A cette époque, au sortir d’années de guerre et de privations, nous ne nous sommes pas aperçus que les droits humains ne valaient que si l’on avait en même temps des devoirs envers la terre. Du coup, la croissance économique et la prospérité des cinq décennies qui ont suivi la guerre mondiale se sont accompagnées d’une exploitation sans retenue de nos ressources naturelles. Or, notre planète – la seule dont nous disposons – n’est pas illimitée. » Stéphane HESSEL.
Déjà en 1931, Paul VALERY écrivait : « Le temps du monde fini commence ! ».
En 1972, un rapport du club de Rome nous alertait sur « les limites de la croissance ».
L’énergie, quel choix de société ?
La question de l’énergie se pose en effet en ces termes. Les énergies fossiles ne sont pas illimitées : pétrole, gaz, uranium, charbon… La croissance qu’elle soit de production, de déplacement ou encore de vitesse, est liée à la croissance de besoins en énergie. Or cette croissance n’est pas forcément la croissance du bonheur humain mais celle d’une fuite en avant, d’une illusion de bonheur. Ce type de croissance est la principale cause du réchauffement planétaire.
La question de l’énergie, le choix du type de production d’énergie est un véritable choix de société :
prendre en compte les limites des ressources de la planète, cibler leurs utilisations et adapter leur consommation à une préservation de ces ressources dans la durée.
Ce choix de société doit nous interroger sur nos priorités, quelles énergies pour quelles utilisations, quel besoin, quelle efficacité ? Comment inscrire ce choix de société dans la durée pour les générations futures. Est-il normal qu’en 60 ans nous ayons consommé près de la moitié des énergies fossiles. L’humanité existe depuis plus d’un million d’années, elle devrait normalement exister après nous encore plusieurs millions d’années.
Si nous prenons en compte le fait que ce sont les pays occidentaux, soit moins d’un milliard d’êtres humains sur les 7 milliards que comptent notre planète, qui ont consommé la plus grande partie de ces ressources, nous n’avons aucun droit d’empêcher les autres civilisations de notre planète d’accéder à notre niveau de vie et à une consommation d’énergie égale à la notre.
L’énergie nucléaire :
L’énergie nucléaire n’est ni une énergie indépendante, ni une énergie propre. L’uranium nous vient pour la plupart de pays instables politiquement, et rarement démocratiques. L’extraction de l’uranium est particulièrement polluante du fait de l’évaporation du radon, des stériles que l’on dissémine dans la nature sans grande précaution et enfin du manque de surveillance des mines une fois fermées.
L’énergie nucléaire est dangereuse, par les risques qu’elle fait courir aux populations : voir Tchernobyl et Fukushima. Ce sont des centaines de milliers d’hectares de terre agricole ou forestière qui ne pourront plus être utilisés durant plusieurs décennies. Ce sont des problèmes de santé des populations qui touchent plusieurs générations. Ce sont des espèces animales mutantes. Les catastrophes nucléaires n’ont pas de frontières.
Quel que soit le haut niveau de sécurité, nous ne pouvons pas exclure les erreurs humaines qui ont fragilisé les sécurités que se soit à Tchernobyl ou à Fukushima. L’énergie nucléaire est dangereuse par ses déchets que l’on ne sait où stocker, sur des temps longs, voier très longs. Le plutonium, très dangereux, perd seulement la moitié de sa radioactivité en 24 000 ans. Quant au démantèlement des centrales arrivées en fin de vie, là aussi cela semble compliqué. La centrale de Brennilis que l’on a commencée à démonter il y a plus de 10 ans est toujours en travaux.
Il est donc urgent de sortir du nucléaire, d’économiser les énergies, et de développer les énergies renouvelables.
Développer les énergies renouvelables :
Toutes les activités humaines ont de nombreux impacts à court, moyen ou long terme sur notre environnement. Les choix des types d’énergie que nous voulons développer doivent être fait en fonction de la connaissance de ces impacts. Il ne faudrait pas que le soutien aux énergies renouvelables nous conduise à les imposer avec les mêmes pratiques que l’on nous a imposé le nucléaire.Il nous faut également prendre en compte le fait que le lobby nucléaire ne cesse de minimiser l’apport des énergies renouvelables. Un véritable débat démocratique, mettant les citoyens face à leurs responsabilités devrait avoir lieu.
L’énergie quels enjeux :
L’énergie ne devrait pas être un enjeu financier, ni de pouvoir, mais de coopération et de solidarité entre les peuples, un enjeu de paix dans le monde.