Avis défavorable de la FRANE au projet de PNA Loups 2024/2029

Lors de sa réunion du lundi 4 décembre 2023, le Conseil d’administration de la FRANE a décidé à l’unanimité de porter un avis défavorable au projet de PNA Loups 2024/2029 avec les commentaires suivants :


Alors que le plan précédent s'achève et devrait permettre de tenir compte de ses enseignements, ce projet de nouveau plan semble n'avoir fait l'objet d'aucune évaluation pertinente des actions engagées :
* Évolution des dommages aux cheptels : Aucune distinction n'est faite entre l'Arc alpin français, zone de retour historique des loups en France, où la situation évolue favorablement à la baisse du nombre d'attaques présumées alors que le nombre de meutes a augmenté, et les zones d'expansion où des situations de prédation apparaissent, notamment du fait que les élevages ne sont pas préparés au retour des loups ;


* Absence de valorisation des expériences de terrain positives et des acquis en matière de protection des troupeaux favorisant la coexistence pacifique prédateurs / cheptel domestique ;


* Impact de la présence de loups : Ce projet de plan ne mentionne que les impacts négatifs de la présence de loups sans jamais tenir compte des bénéfices qu'elle apporte : les super prédateurs sont des éléments essentiels des écosystèmes qu'ils habitent. En régulant les populations de proies, notamment les grands ongulés, ils contribuent à maintenir l'équilibre de ces écosystèmes et à préserver la diversité des espèces végétales et animales qui dépendent de ces populations.
Exemples : la présence de leurs prédateurs fait réapparaître chez les ongulés un comportement de vigilance, comportement naturel d'une espèce proie lorsque son prédateur est présent dans l'écosystème. Les loups dispersent les ongulés, limitant ainsi les concentrations locales qui peuvent avoir un impact négatif sur les forêts, notamment à cause de l'abroutissement souvent évoqué pour justifier l'augmentation du nombre d'individus à "prélever" dans les plans de chasse. Le retour des loups en France a, d'une certaine façon, permis de revaloriser le métier de berger et parfois de recréer des emplois.


* Impact des élevages et du pastoralisme : A contrario, l'élevage n'est présenté qu'au travers de ses aménités et ne tient pas compte des problèmes causés par certaines formes d'élevage. Exemples : Surpâturage entraînant une perte de biodiversité ; Pollution des cours d'eau ; Victimes collatérales du maintien de certains élevages – abattage de du Bargy pour satisfaire aux normes sanitaires européennes auxquelles doivent répondre les producteurs de Reblochon – ; Etc.


* Alors que le protocole de tirs dérogatoires va être simplifié et que, en conséquence, le nombre de tirs augmentera, aucune analyse de l'efficacité supposée des tirs létaux n'est présentée ;


* Viabilité de la population lupine : Ce projet de plan confond le seuil de viabilité démographique, pour une population lupine au taux de croissance = 1 correspondant à une population stable de 500 individus au minimum et le seuil de viabilité génétique déterminant la capacité de préserver un potentiel génétique suffisant pour que les loups s'adaptent aux changements environnementaux à l'échelle des temps évolutifs, soit 2 500 individus sexuellement matures. En conséquence, l'augmentation du seuil de "prélèvements" autorisés de loups met en péril la survie de l'espèce sur notre territoire.


* Par ailleurs, aucune des propositions, pourtant constructives, des associations de protection de la nature présentées lors de l'élaboration de ce plan, n'a été retenue.

Sans attendre le prochain PNA Loups 2030/2035, ce projet de plan doit être objectivement réévalué et réétudié de manière à tenir compte des observations de toutes les parties, évidemment de celles des éleveurs concernés, mais également de celles des scientifiques, notamment du Conseil national de protection de la nature, et des associations de protection de la nature."

 

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