4.500 tonnes de pétrole se sont propagées dans la réserve de Crossouls en août 2009
Alors que le procès de la pollution de la réserve de la Crau aux hydrocarbures a démarré, ce 3 juin, devant le tribunal correctionnel de Tarascon, le procureur de la République a requis une amende de 250.000 euros contre la Société du pipeline sud-européen (SPSE).
La rupture d’une canalisation de pétrole exploitée par SPSE, créée par 16 sociétés pétrolières dont Total, ExxonMobil ou BP France, s’est produite le 7 août 2009 au matin. Résultat: 4.500 tonnes de pétrole se sont propagées dans la réserve naturelle des Cossouls, un sanctuaire de 7.500 hectares situé dans la plaine de la Crau, près de Marseille, et abritant la seule steppe sèche d’Europe. La faune, la flore et la nappe phréatique ont été d’abord touchées sur 5 ha, puis sur 45 ha supplémentaires.
«Si la SPSE a la culture du respect de la réglementation, elle n’a pas celle du risque, un point pourtant essentiel lorsqu’on exploite un ouvrage comme un pipeline», a déclaré le procureur, Julien Escuer, rappelant qu’une première alerte avait été donnée dès 1980 lors de la première rupture d’un tube de l’oléoduc. Outre une amende de 250.000 € à l’encontre de la SPSE, il a requis la publication du jugement dans la presse économique.
L’avocat de la SPSE, Eric Morain, a quant à lui dénoncé les requêtes des parties civiles, dont France Nature Environnement (FNE) et FNE Paca, estimant que des réparations supérieures à 10 M€ risquaient de porter atteinte à la santé financière de la société.
Le jugement du tribunal correctionnel de Tarascon est mis en délibéré au 29 juillet.