La gouvernance est une des questions essentielles pour l’avenir des associations. Dans le milieu associatif, et ailleurs, des réponses concrètes se cherchent, de nouvelles pratiques s’inventent, témoignant du potentiel démocratique et citoyen dont elles sont porteuses. La FRANE a participé à une journée autour de la gouvernance associative sur Paris. De nombreuses associations étaient présentes, de tout le territoire français. Retourvez ici un aperçu du contenu de cette journée ainsi que les documents présentés en séance.

 

Le Mouvement associatif et la Fonda ont organisé le 14 avril 2015 une journée autour de la gouvernance associative. Différents acteurs, qui ont su apporter des réponses, ou du moins développer des points de vue originaux, sont venus par leurs témoignages alimenter nos débats. Nous avons relevés les points clés abordés par ces acteurs lors de cette journée.

 

Points Clés

Présents : Daniel Vigier et Myriam Gissinger

La gouvernance associative, quels enjeux pour aujourd’hui et pour demain

- pas de gouvernance unique, pas de standard

- sortir des schémas classique car évolution des bénévoles

- faire évoluer sa gouvernance en fonction de son projet associatif en (re)posant la question du pourquoi

- prendre le temps de l’évolution

- accueillir la diversité, le regard neuf est un cadeau (nouveau questionnement)

- avoir conscience que l’évolution déstabilise, créé des incertitudes

- les associations sont sans cesse soumises à des évolutions extérieures

- les associations ont une plus grande liberté pour choisir leur propre mode de fonctionnement = créativité qui pourrait être source d’inspiration pour les autres acteurs du territoire

Ouvrons les fenêtres ! Renouveler, diversifier

- rendre accessible toutes les instances au public de l’association (ex : une association qui s’occupe de jeune fait entrer des jeunes à tous les niveaux de son organisation et à équivalence de voix)

- nécessite de s’adapter à son public

- prendre le temps d’accueillir les différences et de transmettre les compétences aux nouveaux

- pas d’obligation de boucler un ordre du jour, l’important c’est de partager une culture et que tous les participants soient au même niveau (ex : prendre le temps d’expliquer un mot à un jeune quand on parle de budget ou de ressources humaines)

- un nouveau dirigeant apporte souvent une ouverture de la structure

- rendre accessible à tous la prise de responsabilité

- il est important que tous les rôles dans une association aient une limite de cumul des mandats

- un nouveau lien entre salarié et bénévole est à inventer, la hiérarchie classique doit être remise en question

- importance de la transversalité des prises de décision

Tous engagés ? Favoriser la participation

- Inventer des outils pour renouveler les membres, diffuser les compétences, reconnaitre et rendre légitime le pouvoir profane, aider à la participation (procédure), rechercher des formes de gouvernance souple et temporaire

- risques à anticiper : les bénévoles réduits à l’enregistrement des décisions salariées, la personnalisation des projets, l’épuisement des bénévoles, la réunionite, la circulation d’information.

- choisir une gouvernance, c’est choisir une méthode mais surtout une politique

- créer et échanger sur le sens de notre rapport au monde

- prendre le temps d’avoir des idées, ne pas confisquer la pensée, la responsabilité, la capacité d’agir

- favoriser la pensée et exercer la curiosité

- importance de l’aménagement des espaces de rencontre : possibilité de s’accouder, rendre possible les rencontres improbables, matières chaleureuses

- culture du jeu, du changement, l’environnement qui nous entoure n’est pas lisse mais avec des aspérités

- l’engagement vient de gager : parier sur des actions

- rendre possible la participation des personnes concernées par le projet associatif, rendre légitime « les experts du vécu »

- Instances participatives : AG notamment (forum théâtre, élaboration des rapports ensemble…)

- clarifier les rôles de chacun, richesse et complémentarité, projet politique partagé

Tous ensembles, tous ensembles ! Développer l’horizontalité

- évolution de la confiance envers l’autorité qui a faibli

- ce qui engendre des disfonctionnements grave pour le milieu associatif : l’autorité et le pouvoir qui s’installent, des présidents battent des records de longévité, des accaparements de pouvoirs, l’inconscience ou insouciance vis-à-vis des problèmes : les gens au pouvoir ne s’imaginent pas le problème que cela pose

- De la diversité né la lumière, il s’agit d’élargir le réseau de connaissance, de compétences, profiter de l’ouverture des autres, avoir un esprit ouvert.

- certains ne le verront pas comme un bénéfice : accompagnement nécessaire

- favoriser la représentation des métiers manuels

- commission de réflexion sur la circulation de l’information et les espaces d’échanges

- règles de la sociocratie pour concilier les contraires : structure/spontanéité, individuel/collectif, horizontalité/verticalité

- cercle sociocratique : confier une autonomie à ce cercle, périmètre et pouvoir du cercle bien définit, but clairement définit, mandat clair

- équivalence des membres dans chaque cercle

- prise de décision par consentement, sans objection : différent du droit de véto, différent de « ça ne me plait pas ».

- ne pas avoir peur d’avancer par essai/erreur

- possibilité de ne pas voter, de ne pas prendre de décision, pas de consensus, pas de dirigeant : on met au courant d’une action et tant que personne n’arrête, l’action continue (les risques sont nombreux et n’est pas application à toutes les structures)

Gouvernance numérique : illusion ou révolution

- point positif des outils numérique : augmentent la transparence, la notoriété, la crédibilité, facilite la prise de décision, source d’efficacité, élargi le cercle des personnes touchées

- point à risque : excès d’information, fracture numérique, savoir-faire à maîtriser

- documenter en permanence les actions pour les nouveaux venus

- ouvrir les Conseil d’Administration en ligne à tous les participants

- trouver des outils qui permettent la transparence des décisions prises

Des gouvernances inscrites dans leurs territoires

- le territoire est plus le territoire que l’on prend que le territoire qu’on nous donne

- changement de gouvernance associative en constance évolution

- les bénévoles et les salariés sont militants, engagés, compétents

- les associations sont de plus en plus tournées vers leur territoire : circuit court, partenariat locaux

- intégrer son projet à un projet de territoire, sortir du bilatéral et intégrer le multi-acteur latéral, croiser les points de vue et les diagnostics

- les outils informatiques sont pensés collectivement par rapport aux besoins des utilisateurs

- revaloriser l’être humain dans toutes ces compétences, savoir d’usage, savoir d’expérience existent réellement

- il n’y a pas des « sachants » d’un côté et des ignorants de l’autre

- les associations sont des contre-pouvoirs et ne peuvent se calquer sur les organisations de pouvoir

- pour développer des partenariats de territoire, il faut du temps

- pour véhiculer une image différente de ce qu’on a été, il faut également du temps et s’appuyer sur des partenariats confiants.