Les OGM : entre progrès et danger, que décider ? - Document de synthèse

 

Comment les OGM sont-ils évalués réellement ?

 

Le marché des OGM semble ainsi bien encadré, soucieux de protéger notre santé et notre environnement. On pourrait alors penser que cela nous confère une importante sécurité. Mais est-ce le cas réellement ? Certains témoignages tendent à prouver que d’autres intérêts prévalent, des intérêts contestables voire inadmissibles…

 

La Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) est chargée d’évaluer les OGM avant toute autorisation de culture et de commercialisation. Comment fonctionne-t-elle ? L’un de ses membres témoigne :

«  Je n’ai pas démissionné car je crois fondamentalement à mon travail, et je désire témoigner. […]. Mais je dois aussi tout simplement avouer, au regard de mes concitoyens et du gouvernement, que j’ai été infiniment déçu par cette mascarade de science et de démocratie. Un jour, il apparaîtra que donner des OGM aux humains en les assurant qu’ils sont bons, sans avoir étudié sérieusement leur toxicité sur des rats, aura été une honte scientifique historique et un danger. »  OGM, le vrai débat - éditions Flammarion - Gilles-Eric SERALINI.

 

L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) est amenée à réaliser des rapports d’études pour évaluer la “dangerosité” de nouveaux produits tels que les OGM. L’objectivité de ses conclusions est-elle toujours garantie ? :

« […] à l’AFSSA et à l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), plus de 60% des membres ont des intérêts dans des secteurs privés. » Santé, mensonges et propagande – éditions Seuil – Thierry SOUCLAR et Isabelle ROBARD.

 

L’Académie des Sciences :

« […] les avis des Académies des Sciences et de Médecine sont très écoutés des autorités gouvernementales et de l’opinion publique. Or leurs conclusions sur les risques de l’amiante, du nucléaire, des OGM, de la dioxine… ont toujours été favorables aux industriels […] or il s’avère que tous les rédacteurs, au nombre de 12, entretiennent des liens étroits avec le secteur privé des biotechnologies… » Corinne SMITH – L’Ecologiste Avril/Mai/Juin 2004.

 

«  […] faire croire que les scientifiques travaillent toujours pour le bien de l’humanité […] alors que certains opèrent souvent pour le développement d’un modèle économique et industriel dominant qui subventionne des recherches pour son propre compte… ». Gilles-Eric SERALINI.

 

Et si le problème était tout autre...

 

Il sera peut-être démontré un jour que les OGM, du moins certains, sont sans danger pour l’environnement et la santé et que de simples précautions suffisent à garantir cette innocuité. Le problème posé globalement par les OGM est cependant loin d’être résolu.

En effet, est-il normal que de grandes firmes industrielles s’approprient le vivant et soumettent à leur hégémonie des pays en développement qui pratiquent encore une agriculture vivrière ? Est-il tolérable que ces firmes s’imposent comme de puissants acteurs mondiaux en asservissant les agriculteurs et les consommateurs ? La voie du vivant doit-elle être exploitée comme tout autre matériau ?

Le débat sur les OGM peut ainsi facilement passer d’une discussion très technique à une véritable question de société qui en appelle à la morale et à l’éthique.

 

D’autre part, les arguments avancés pour justifier la recherche sur les OGM sont loin de se confirmer sur le terrain. On a ainsi pu noter que la plupart des OGM cultivés actuellement sont des variétés résistantes aux herbicides (propriété peu intéressante pour l’environnement…) et aux insectes. Le citoyen est alors abusé, convaincu du bien fondé de cette nouvelle technologie soit disant créée à desseins philanthropes… alors que la réalité est toute autre !

 

Les faits sont là, le marché des OGM est très lucratif, crée des emplois, bref peut rendre des nations très puissantes et conduire du même coup à un bon nombre d’excès… La brevabilité du vivant  permettrait ainsi de dépouiller des pays entiers de leurs richesses naturelles (nous entendons les espèces végétales qu’ils abritent) au nom de la propriété intellectuelle…

On semble aujourd’hui faire fi du principe de propriété privée en exposant des cultures non OGM à des pollutions génétiques. Rien ne paraît plus normal que de prendre le pari insensé que ces OGM sont sans danger et peuvent donc être cultivés en plein air, au nez et à la vue de tous. On est bien loin dans la pratique du principe de précaution, on s’apparente plus à de l’expérimentation grandeur nature mais à quel prix ? …

 

Et l’éthique dans tout ça ?

 

Comment justifier l’intérêt des OGM pour les agriculteurs quand on sait que la perte de leurs « super-qualités » intervient le plus souvent dès la 2ème génération et implique donc que les semences soient rachetées chaque année. Nous ne sommes pas si loin du principe Terminator.

 

 

La question se complique encore quand on sait que la justice s’en mêle et que des contentieux sont en cours contre des agriculteurs qui ont semé des graines issus de plants brevetés. N’est-ce pas le B.A-BA de l’agriculture (on plante, on récolte les graines, on sème, on récolte…etc.) qui est alors remis en cause au nom de la « propriété intellectuelle » ?!? A moins que ce ne soit au nom du profit, il faut en effet savoir que le géant américain Monsanto a déjà obtenu plus de 15 millions de dollars de dommages et intérêts pour "utilisation illégale" de ses semences modifiées…

 

 

Et que penser de ces procès intentés par des firmes canadiennes contre des agriculteurs accusés d’avoir utilisé frauduleusement des semences OGM de leur cru ? Il s’agit en effet de cas de pollution génétique de cultures voisines par des champs d’OGM. Les agriculteurs mis en cause ont tout simplement utilisé les semences produites par leurs cultures (c’est leur droit le plus strict) qui se sont avérées contaminées par des cultures OGM et donc porteuses du transgène breveté… Et comble du comble, les firmes ont gagné !

 

Quant à la course aux brevets que se livrent les différents leaders en matière de conception d’OGM, elle semble justifier le développement de voies de recherche des plus discutables. Est-il nécessaire que les œillets aient des couleurs plus variées et se fanent plus lentement ?…

 

Le cas Terminator

 

Le concept Terminator est en fait, selon ses inventeurs,  un système de protection technologique. La firme Monsanto a dû renoncer à son projet Terminator qui visait à créer des OGM stériles. Cette innovation aurait obligé les agriculteurs à acheter chaque année leur stock de semences. La FAO, et bien d’autres, s’étaient élevés contre ce concept qui auraitmenacé la survie de 1,4 milliards d’individus du Tiers Monde dépendant de la conservation des semences fermières. A noter que Monsanto n’arrête pas pour autant ses recherches sur la stérilité des semences… On peut s’attendre à d’autres débordements.

 

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